23h30 passées, j’ai fini de regarder un épisode des Experts et je compte me coucher. Mais, je suis dans mon lit, dans le noir et je décide de regarder 2 vidéos sur You tube (clairement, c’est le moment où je me mens….comme si j’avais déjà réussi à regarder que 2 vidéos sur You Tube). Voilà, je commence par un Ted Talk d’Elizabeth Gilbert (que j’ai déjà vu) sur l’écriture, l’inspiration et la notion de génie. Durée, 19 min 29. Sans commentaires.
Et ce n’est pas fini, je poursuis avec des vidéos de Marissa Mayer, Sheryl Sandberg, Marc Zuckerberg. Une vidéo sur Steve Jobs et le lancement de la campagne « Think Different ». Est-ce que j’ai dit que j’avais déjà vu toutes ces vidéos ? Non, je ne l’ai pas dit…hum. J’écoute Kygo Firestone & Conrad Sewell,…. Forever Young de Jay Z,… Numb/Encore de Linkin Park & Jay Z,… Live your Life de T.I & Rihanna,…. Ghetto Gospel de 2Pac….. Dans tout ça, je finis par regarder l’heure – il est 1h30 du matin (je me déteste, je le savais …) Mais, le pire reste à venir. Je décide d’arrêter cette spirale infernale de You Tube. – Quand, BBbaam, j’ai une idée, une révélation– restez avec moi.
Ce n’est pas une idée polie qui me dit d’une voix douce: « je sais, il est tard, tu veux dormir donc je me mets dans un coin de tête et on verra demain. Fais de beaux rêves » Non, NOn NON, ce n’est pas du tout ça. C’est le genre d’idée qui coupe tout mon système. Là, je sais que mon histoire de dormir va être compliquée. La révélation est juste « faut que je fasse un article sur mon processus d’écriture ». Le truc est envahissant et autoritaire. Voilà, c’est ce qu’Elizabeth disait dans le Ted Talk, l’inspiration vient parfois à des moments où on n’est pas du tout disposé. En effet, j’ai autre chose à faire, j’ai envie de dormir. Au lieu de ça, j’ai des phrases qui fusent dans tous les sens. Des paragraphes entiers. Je n’ai aucune envie de me lever pour écrire et je sens l’adrénaline qui monte. Bon, il y a quand même des parties que je ne veux pas louper, oublier…alors, j’allume mon téléphone et j’écris des bouts de phrases dans mon mémo. Parce que le souci est que là, ça m’empêche de dormir mais peut-être que demain, j’aurais tout oublié comme un rêve dont j’essaierais de me souvenir en vain…Qui aime cette sensation? J’essaye de m’endormir, de penser à autre chose mais voilà, c’est comme vouloir utiliser son ordi pendant les mises à jour…Nous sommes d’accord.
Bien sûr, j’ai fini par m’endormir. (fin de l’introdution)
J’ai décidé de créer mon blog en décembre 2015. J’ai écrit mon premier portrait en janvier 2016. Au départ, je ne suis pas spécialement fan d’écriture. J’aime lire, jusqu’ici, j’ai plutôt un profil : lire pour m’instruire (exemple des livres sur le management plutôt que des romans…) et regarder des séries pour me divertir, m’évader et pleurer. J’ai eu un bac Littéraire mais c’était surtout pour les langues. Ensuite, j’ai eu un bac +5, donc j’ai beaucoup écrit pour les cours (les mémoires & co…grrrrr). Cela n’a jamais rien réveillé chez moi, loin de là ! C’était toujours une corvée en même temps c’est tellement cadré : choix du sujet imposé, plan imposé, tournure impersonnelle…D’accord, je reconnais que les finalités de ces écrits sont plus du type construire un argumentaire, être pertinent, analyser, synthétiser, convaincre, développer, diagnostiquer, structurer une réflexion etc. et non « écrivez ce que vous voulez, surtout, éclatez-vous ». Je dirais que le seul écrit qui m’ait marqué positivement date du lycée. On devait inventer en binôme une suite du Procès de Kafka, (merci Jessica).
Donc, décembre 2015, je me dis que je vais créer mon blog. Je vais donc écrire mais comme ce sera selon mes règles ça devrait aller. En janvier, je fais mon premier entretien avec Anne, je l’enregistre et je retranscris. Depuis, j’en ai écrit quelques-uns et je vois comme un cheminement dans mon processus d’écriture.
Déjà, à partir du moment où je me dis « il faut que j’écrive aujourd’hui »…pas spécialement d’enthousiasme. Je commence à écouter l’enregistrement, je note des phrases par-ci, par-là….toujours aucun signe d’enthousiasme. D’ailleurs, c’est plutôt très laborieux et je me dis « dans quoi je me suis…enfin, ça va être compliqué ». Je mets de la musique pour m’encourager. Parfois, pendant 10 minutes, je me demande « mais pourquoi je fais ça déjà ?…. » Et à un moment (parfois trrrrès long moment), mes petites phrases commencent à avoir un sens, c’est comme un squelette qui se dessine, une trame. C’est l’instant, où je m’approprie l’histoire et je vois comment je veux la raconter, j’ai ma base. Là, ça devient intéressant, les phrases viennent à une vitesse…j’adore ça. Je suis sur la voie rapide, le ciel est dégagé, le trafic est fluide…d’ailleurs il n’y a aucune autre voiture. J’appelle ça, le Paradis du Fruit (rien à voir avec la chaine de restaurant, juste mon expression pour définir le pur bonheur). J’écris pendant des heures sans m’en rendre compte, je peux passer 15 min à trouver le mot parfait…ou la tournure de phrase qui me plaît. Parfois, je me dis…peut-être que les peintres ressentent ça quand ils essayent de trouver la teinte idéale pour ce bateau ou ce jardin et les musiciens avec leurs notes, leurs sons etc. Et au bout d’un moment, j’ai épuisé tout ce que j’avais à donner et je suis contente de moi. Je me dis que je peaufinerai plus tard. Je laisse le texte dormir.
Puis, vient ce fameux jour où je me décide à peaufiner. Et là, encore un autre cinéma. On pourrait croire que ça coulerait de source, vu que j’ai écrit 90% du texte…et que je me suis tellement éclatée sur « ma voie rapide » bla bla bla mais nOn….Erreur. Maintenant, je tourne en rond, je n’ai pas envie d’ouvrir mon doc…parce que….parce que soyons clair, j’appréhende, « c’est peut-être nul ?». What?… oui, oui !
Après, j’ouvre, je relis, je réalise que ça va et me voilà de retour sur la dernière portion de la voie rapide.
En général, j’ai une date de publication pour l’article et jusqu’à ce jour, voilà ce qui se passe.
J’ouvre le doc, je change un mot, quelques phrases, je ferme. J’ouvre le doc, je change 1 ou 2 phrases, je ferme. Je fais relire. J’ouvre le doc, je relis, je ferme. J’ouvre le doc, je change un mot, je ferme. J’ouvre le doc, je relis, je ferme. J’ouvre le doc, je change un mot, je ferme.
Quelque chose comme ça, enfin vous avez compris et cela jusqu’au dernier moment. Pour tout dire, en relisant après la publication. J’ai encore envie de changer des choses (et je pourrais le faire….la fonction existe…) mais je me retiens, il faut aussi savoir accepter que le texte soit terminé et non en cour d’amélioration continue…!
NB : J’ai écrit ce texte en juin 2016 et depuis, plus rien. On verra bien ce que l’avenir me réserve.
2 thoughts on “Ecrire, écrire, écrire ou pas…..”