Mariel est la personne derrière « le blog de Néroli ». J’ai fait sa « e-connaissance » en 2016 lorsque je cherchais des retours d’expérience de blogueurs pour lancer mon propre blog et sa vidéo sur son expérience m’a beaucoup aidée. La jeune femme y expliquait ses motivations, ses appréhensions, son matériel, la blogosphère, la rémunération etc. En somme, le B-A BA pour une personne souhaitant se lancer dans l’aventure. C’est donc avec une certaine émotion que j’aborde notre échange.
Avec Mariel, nous entrons dans un monde à 2 facettes : la jeune femme est blogueuse mais aussi infirmière à plein temps. Alors, allons à sa rencontre.
Le médical, hum pourquoi, pas ?!
Au lycée, Mariel intègre la filière Economique et Sociale, elle ajoute l’italien en 3ème langue, l’anglais en spécialité et la musique en option. C’est une lycéenne bien occupée qui doit se positionner pour choisir son orientation. Elle essaye d’abord de voir où son intérêt pour les langues peut la mener puis renonce à cette idée. Heureusement, les tests d’orientation sont salutaires. Les résultats se concentrent sur le médical, le paramédical, le social en faisant ressortir le besoin de contact et de se sentir utile.
Après le lycée, Mariel originaire de Haute-Savoie s’installe à Lyon afin d’intégrer une classe préparatoire pour les concours paramédicaux spécialité orthophonie. Finalement, en échangeant avec des professionnels du métier, elle réalise que cette orientation ne lui convient pas. Il faut donc revoir sa copie et trouver autre chose. Elle en vient à s’intéresser au métier d’infirmier. Un métier résolument humain avec des cadres d’exercice très variés (à l’armée, en école, en entreprise etc.). Après s’être renseignée, Mariel se prépare pour le concours. Elle réussit celui de l’école Rockefeller à Lyon. Au planning, cours magistraux et stages. Le cursus ressemble énormément à une formation en alternance. Pendant les stages, elle découvre différentes spécialités, la maternité, la gériatrie, la psychiatrie, etc. Mais le coup de foudre opère avec les soins intensifs chirurgicaux. Durant ses 3 ans et demi d’études, Mariel s’arrange pour passer le plus de temps possible dans ce service.
Faire ses premières armes. Après la validation de son diplôme, la jeune femme postule auprès de 3 cliniques à Lyon et est retenue pour les 3. Mariel choisit une clinique où elle a déjà fait un stage parce qu’elle sait que c’est le meilleur environnement pour se lancer. Elle travaille dans l’unité de soins intensifs chirurgicaux. Elle est donc en charge des soins post opératoire de patients ayant subi une chirurgie lourde, ablation d’un poumon, du pancréas, de l’œsophage, des pontages etc. Mariel travaille 12 heures par jours de 6h45 à 19h15, 3 jours par semaine. Elle évolue au sein d’une équipe jeune, dynamique et soudée. Pendant ses stages, elle avait déjà fait l’expérience de conditions de travail compliquées, avec la pression, le manque de ressources humaines et financières. Et à cela s’ajoute le fait de côtoyer la mort quotidiennement. « Je me souviens de tous les patients que j’ai perdus ». La mort pour les cas extrêmes mais il faut aussi appréhender le fait d’être présente pendant ce qui est souvent une épreuve pour la/le patient.e et ses proches. Dans ce cadre, le mieux est d’accompagner avec attention et compassion sans glisser dans un attachement qui empêche de faire son travail correctement. En théorie, certainement, mais dans les faits c’est un équilibre qui n’est pas toujours évident à tenir. Ce n’est clairement pas un métier pour tout le monde. Mais pour Mariel, c’est une vocation. Elle passe 3 ans, entre 2010 et 2013 dans cette clinique.
« 3 années incroyables sur tous les plans parce que j’ai appris 80% de ce que je sais faire aujourd’hui ».
L’équipe (les médecins, les chirurgiens, les anesthésistes, ses pairs etc.) l’aide à grandir.
En route vers la Suisse. Pour des raisons personnelles, Mariel et son ami se relocalisent dans leur département d’origine, direction la Haute-Savoie. Ils emménagent à 5 min de Genève. Mariel choisit de chercher un emploi en Suisse, un pays reconnu pour ses très bonnes conditions de travail. D’abord, la jeune femme commence par s’acquitter de toutes les démarches administratives. Comme la Suisse ne fait pas partie de l’Union Européenne, il y a quelques ajustements à faire : reconnaissance du diplôme, ouverture d’un compte pour le versement d’un salaire en franc Suisse etc. Quand vient le temps des candidatures, la jeune femme réalise que la dynamique est bien différente de sa 1ère recherche d’emploi. Ainsi, en 6 mois, de nombreuses candidatures sont envoyées et de nombreuses lettres de refus reçues. La conclusion est limpide, les candidatures directes ne fonctionnement pas donc Mariel se dirige vers une agence d’intérim. Sa conseillère lui explique qu’en effet les besoins sont moins forts en Suisse et qu’il y a beaucoup moins de mobilité. De plus, son manque d’expérience dans ce pays est un frein supplémentaire. Toutefois, l’intérim offre des possibilités. Mariel commence de nombreuses missions de nuit, des missions à domicile et rejoint une clinique de Genève pour une mission qui lui plaît beaucoup. Par chance, une belle opportunité se présente et on lui propose un poste en salle de réveil couplée aux soins intensifs. C’est donc le retour à la stabilité. La dimension cosmopolite du canton de Genève permet à Mariel de travailler avec des patients de tous les horizons, Russes, Emiriens, Italiens et de pratiquer les langues étrangères qu’elle affectionne tant.
Oh Néroli ! Oh jolie fleur d’Oranger ! Je vous l’ai dit en introduction, Mariel est aussi blogueuse. Pour vous remettre dans le contexte de la création de son blog, retournons à Lyon en 2012 lors de la première expérience post-diplôme de la jeune femme. En effet, les journées peuvent être très intenses moralement et son concubin est souvent en voyage pour son travail. Mariel a donc du temps seule et un besoin d’évasion. De plus, notre infirmière est une grande consommatrice de blogs qu’elle suit avec attention. La création de son propre blog est donc la parfaite échappatoire. Elle décide d’ajouter son petit coin de Néroli (odeur de la fleur d’oranger qu’elle aime beaucoup) à la blogosphère. Au départ, ses articles sont très orientés beauté. Puis, elle intègre d’autres centres d’intérêt. Puis, elle ajoute une chaine YouTube, parce qu’elle réalise naturellement que certains sujets sont plus adaptés à la vidéo. Depuis sa création en 2012, le blog a bien grandi. Aujourd’hui, Mariel parle de tout ce qui la passionne : ses voyages, ses sorties, ses découvertes etc.
« Je ne me mets aucune limite. »
Le blog évolue avec ses envies et avec les recommandations de sa communauté. L’inspiration à créer du contenu va et vient mais le plaisir reste intact. Mariel a créé son univers sur la toile sans ambition particulière à part celle de partager ses passions. Un espace de légèreté et de liberté tout en contraste avec un métier très prenant.
Une double vie en équilibre. « J’ai l’impression que tout s’est bien enchainé dans le bon ordre, je suis assez reconnaissante des opportunités que j’ai eues, au moment où je les ai eues. Et d’avoir su les saisir au moment où il a fallu les saisir. »
Mariel n’aspire pas particulièrement à être blogueuse à plein temps. Elle est reconnaissante pour le chemin parcouru. De plus, le fait d’avoir ces deux activités lui permet un lâcher-prise profitable dans ses deux domaines. Mariel aime autant partager avec sa communauté que retrouver ses collègues et ses patients. La jeune femme est satisfaite d’avoir trouvé son style dans les 2 facettes de son monde.
NB Passion board : Mariel a choisi de représenter une autre facette de ce qui lui tenait à cœur.
Vous pouvez la retrouver sur son blog : Le blog de Néroli